vendredi 11 septembre 2009

Dashanzi Art District


FACTORY 798
Photo © Benoist Sébire

Pékin change à vitesse grand V, les hutong disparaissent semaine après semaine pour donner place à d’énormes blocs de bâtiments vitrés. Dashanzi tente de faire vivre le présent sans renier le passé. Il faut se rendre au-delà du troisième périphérique de Pékin, à une demi-heure du centre, au Nord-Est de la ville pour aller dans le quartier de Dashanzi et trouver le site de Dashanzi Art District. Ce complexe d’usines numéroté alors 718 (le 7 indiquait les usines militaires) fut un modèle du genre créé dans les années 50 par les Allemands de l’Est. Dans cette cité industrielle de l’ère maoïste presque totalement désaffectée, des artistes d’avant-garde ont aménagé des ateliers et des galeries d’art contemporain ultra-modernes faisant de ce lieu sans doute la plus grande friche culturelle de la capitale.



L’Usine 798, est la plus célèbre ; elle est à demi reconvertie en un village d’artistes avec librairies, ateliers, galeries, designers, associations culturelles, ateliers de mode, clubs, espaces de théâtre et de musique, cafés et restaurants.

Un certain nombre d’artistes comme Huang Hui ou Mao Lizi y ont à la fois leur atelier, leur compagnie de design et leur restaurant (at café pour Huang Hui et Seven Bar pour Mao Lizi). Ces deux derniers sont d’ailleurs des vétérans du premier mouvement d’art contemporain en Chine en 1980, car ils étaient membres du Groupe des Etoiles qui défraya la chronique et dut s’exiler. Un troisième du même groupe est Ai Wei Wei , artiste et designer qui travaille sur le projet du grand stadium pour les jeux olympiques. Beaucoup de ces artistes des années 80 ont monté des boîtes de design qui semblent prospérer. D’autres ont bénéficié de l’intérêt des galeries étrangères car le marché de l’art contemporain en Chine reste très limité a cause du manque d’éducation artistique de la population d’une part, l’absence de pouvoir d’achat d’autre part poussent nombre de créateurs chinois à l’exil. Pour ceux qui restent, l’acheteur étranger incarne le client idéal.

Mais que deviendra Dashanzi ? Son existence n’est point du tout assurée, le site appartient à un ancien groupe industriel d’état spécialisé en électricité aujourd’hui privatisé qui préférerait plutôt le détruire que le préserver, car vu son étendue et sa location en bordure de Pékin, le site est aux yeux des promoteurs une mine d’or. Il a tenté d’ailleurs d’interdire le festival au début de cette année. Les autorités chinoises sont cependant curieuses de cette expérience puisque notamment la mairie de Pékin s’est intéressée à savoir quelle pouvait être l’utilité du lieu durant les Jeux Olympiques, et que de nombreux hôtes officiels, parfois même des chefs d’Etat, demandent à visiter le site qui joue un rôle réel sur la scène artistique moderne de la Chine, absente des Musées de Pékin. Texte : Gérard Henry

A la recherche de grands espaces au loyer modéré pour installer ses nouveaux quartiers, l'Académie des Beaux-Arts se présente en 1995. Après quelques années d'intermittence, Sui Jianguo, directeur du département de sculpture de l'Académie emménage définitivement à Dashanzi en 2000. Il devient ainsi le précurseur d'un afflux important d'artistes et de personnes du milieu de l'art. 

Les peintres, galeristes et autres trouvent enfin un lieu propice au développement de leur communauté à Pékin. Comme Gao Qiang et Gao Zhen, deux frères originaires de Jinan, dans la province orientale du Shandong. Connus pour leurs œuvres déclinant Mao Zedong sous toutes ses formes, les frères Gao ouvrent en 2004 leur studio au second étage d'un bâtiment secondaire de l'usine 798.
source egodesign



Dans bon nombre de salles, les slogans peints sur les murs à la gloire du Président Mao exercent un vif contraste avec les peintures contemporaines et instaurent comme un dialogue entre le passé et le présent. De quoi réveiller les fantômes de ces lieux…

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Pour vous y rendre vous pouvez utiliser les bus 401, 405, 410, 973 et 988 à partir de la station de métro Dongzhimen.